newsletter Albanien

Schweizer Zeitschrift für die Zusammenarbeit mit Albanien
Informationen für an Albanien Interessierte

Swiss non-profit Journal for the Cooperation with Albania

Journal Suisse pour la Cooperation avec l'Albanie


 
 
Albanien

Allgemeine Informationen

Aktuelle Ausgabe

Alte Ausgaben

Adresse

Abonnements

Mein Artikel

Informations en Français

Articles en Français

English Informations

Articles in English

freins du developpement

Premières impressions d'une touriste

Vous désirez prendre des vacances et pourquoi pas l'Albanie. Entourée au nord par la yougoslavie, au sud par la grèce, tous deux grands pays touristiques, l'Albanie doit être un pays charmant au bord de l'Adriatique. Vous vous décidez et vous vous lancez.

Vous vous êtes décidés à prendre le bateau, très bien. Que ce soit au départ d'Ancona ou de Bari, passées les formalités douanières, vous vous trouvez enfin sur le ferry. Evidemment pas question de trouver du luxe sur ces types de bateaux qui transportent essentiellement les remorques des grands transporteurs routiers, pas tellement internationaux mais surtout albanais. Il n'y a pas de boutique dutyfree. Le café est italien donc, par définition, bon. Mais si vous ne voulez pas tomber malade au départ, prenez vos sandwichs et ne mangez surtout pas la cuisine du ferry pour ne pas risquer un empoisonnement dès le début de vos vacances. La mer est calme, tant mieux, car lorsqu'elle est houleuse, il est impossible de rester dans les cabines sans tomber malade. Des cabines, devrai-je dire plutôt des clapiers, tellement elles sont exigues, calculées au centimètre près. Vous vous cognez de partout et je vous souhaite de ne pas trop dépasser le mètre 80 car vous prendriez des risques. Dans ces cabines faites exclusivement pour dormir, il est impossible de s'asseoir sur le lit du bas (ce sont des lits gigognes) sans se contortionner et en retirer des courbatures. Une seule personne peut rester debout dans ces cabines soi-disant prévues pour deux. Donc la mer est calme, c'est un bon début. La mer est houleuse, houlàlà, ça se gâte dès le départ. Il me semblait pourtant avoir appris que ces ferry avaient des systèmes anti-roulis. Mais, à tout prendre, je préfère encore être sur un bateau sans système anti-roulis, on est plus secoué mais moins malade car, là, on sent nettement mieux de quel côté le bateau penche.

Après 18 heures de navigation, le ferry arrive en vue de Durrës, le plus grand port de l'Albanie et le bateau s'arrête. Pourquoi? Vous crevez de chaud quand c'est l'été et vous crevez de froid quand c'est l'hiver. Alors pourquoi attendre? Parce que le port est trop petit pour trois ferry et encore l'an dernier, il ne prenait qu'un ferry. Il fallait voir les files de ferry qui attendaient patiemment au large du port attendant leur tour, j'en ai compté jusqu'à neuf qui attendaient. Voici votre tour, enfin celui de votre ferry. Vous arrivez dans le port, vous croyez enfin descendre. Non, il vous faut attendre que l'on vous rende vos passeports confisqués au départ. Les responsables sont là mais ils ont décidé de faire un petit casse-croûte d'abord. Alors, vous attendez patiemment, debout si vous n'avez pas trouvé de chaise libre dans la salle principale, que ces messieurs aient fini de grignoter »Sur le pouce«. Vous êtes là, tous rassemblés comme des moutons que l'on va mener à l'abattoir. Alors les albanais fument pour calmer leur nervosité et vous, vous toussez pour essayer d'évacuer la fumée de cigarette qui envahit vos poumons. Enfin c'est vrai ça, l'air de la mer a bien ouvert toutes vos petites alvéoles pulmonaires et elles s'imbibent à fond de fumée. Ca y est, ils se décident enfin à faire la distribution de passeports. Une file se forme pour les ressortissants albanais et une file pour les ressortissants étrangers. Votre nom est appelé et vous vous présentez. Ah, monsieur, vous entrez en Albanie, il faut payer. C'est un pays plein de surprises et ça n'est pas gratuit. Et mais vous payez plus cher que les albanais, Normal, eux ils sont pauvres et vous étrangers, ne pouvez qu'être riches.

Enfin votre pied touche la terre albanaise et vous avez pu sortir votre voiture. Les formalités douanières commencent. Et il commence à faire nuit dans le même temps. Mais il fait noir sur ce port. Normal! encore une des multiples coupures de courant. Comment se diriger dans le noir, mais tout simplement aux phares des autres voituresÉ quand elles en ont. Vous croyez passer la douane mais, non cher monsieur, ici tout est spécialisé donc vous allez passez une douane pour la voiture, une douane pour les passagers, une douane pour les assurances, une douane pour le matériel transporté, une douane pour les taxes des routes. A chaque fois, il faut faire la queue, glisser un pourboire pour ne pas être refoulé. Et quand vous arrivez à passer la barrière du port, vous passez la police du port, puis la police financière et enfin la police routière. Vous voici enfin libre, Albanie, me voici. Mais qu'est-ce que c'est que ça? C'est jamais une route ça, une piste peut-être, pensez-vous en plongeant dans un premier trou rempli d'eau à ras bord et qui vous fait talonner les amortisseurs. Et, tout de suite, dans le bain, vous adoptez immédiatement la conduite albanaise qui consiste à rouler doucement en zigzag en essayant d'éviter le maximum de trous pour ménager votre voiture et surtout votre dos. Et vous vous dites, il doit bien exister un hôtel dans ce pays.

Vous avez choisi de venir par avion. Alors c'est que vous êtes certain que quelqu'un va venir vous chercher. Parce que, si vous comptez sur un taxi, ne rêvez pas trop. Il existe pourtant des Bushtaxis. Une fois dans l'avion, vous voyez arriver la police accompagnant un groupe de personnes. En posant des questions, vous apprenez que ce sont des albanais refoulés (pour cause de drogue, vol, travail au noir, etc...) qui remplissent les places vides. Vous en restez muet. Le voyage en avion se fait sans histoire et vous arrivez en vue de l'Albanie. Vous voyez des tas de points blancs et plus vous descendez, plus les points grossissent. Vous demandez: qu'est-ce c'est? à votre voisin qui, par chance, parle italien. Mais tout ça, cher monsieur, ce sont des bunkers. Mais il y en a beaucoup. Oui, monsieur, plus de 700.000 dans le pays. Puis vous voyez également grandir ce qui, de loin, ressemble à une piste d'atterrisage. Mais plus vous vous rapprochez, plus l'inquiétude monte en vous, est-ce vraiment une piste d'atterrissage ce truc bétonné qui, chez nous, serait utilisé pour vérifier la viabilité des amortisseurs de votre voiture. Et l'angoisse se fait jour: »Maman, je ne veux pas descendre.« Mais vous atterrissez quand même. Finalement, un peu secoué mais tout s'est bien passé. Vous descendez de l'avion et vous vous dirigez vers ce qui, également de loin, ressemble à un aéroport. Plus vous vous rapprochez, plus vous vous posez de questions. Est-ce vraiment un aéroport, ce truc en béton encadré de toutes parts par des policiers? Vous entrez dedans et vous vous trouvez coincé dans une cohue pas possible. Et tout ce petit monde fume, fume au point que le moindre de vos gestes vous fait craindre d'être brûlé. Ah! il y a deux files qui se forment. Vous en prenez une au hasard. Et ça se bouscule et ça vous serre de tous les côtés. L'hiver, ça va. Mais l'été, vous pensez mourir sous le remugle qui sort de cette foule. Il y a distribution de petits cartons de demande de renseignements. C'est écrit en albanais et en anglais. Heureusement vous comprenez l'anglais. Vous remplissez votre petit carton et vous arrivez enfin au guichet. Désolé, monsieur, ici, c'est la file pour les albanais, prenez donc l'autre file. Et vous recommencez en soupirant à faire la queue de l'autre côté. Vous arrivez au guichet. Monsieur, il faut payer pour entrer en Albanie car ce n'est pas gratuit. Vous payez cinq dollars car en effet ici, la monnaie du pays ne vaut rien et si vous n'avez pas de dollars dans votre porte-monnaie, les ennuis commencent. En effet, tout comme sur le bateau, ici, tout le monde se fait payer en dollars. Peut-être avez-vous des DM? Mais oui, une chance, enfin une chance de vous faire rouler car ces monsieurs n'ont pas de monnaie. C'est bête, n'est-ce pas. Evidemment il est hors de question de payer en lires ou en francs français ou suisses. Ca y est. Vous avez passé le guichet. Vous arrivez toujours en groupe compact dans une salle et vous voyez arriver vos valises sans aucune délicatesse. Mon Dieu, pourvu que vous n'ayez rien de fragile dedans. Vous vous demandez comment vous allez faire pour tout porter car évidemment vos amis venus vous chercher n'ont pas le droit d'entrer dans l'aéroport. Il y a de la police partout. Des hommes se présentent pour vous aider mais vous courrez le risque soit de payer trop cher, soit de ne pas revoir vos valises. Alors vous prenez votre courage à deux mains et vous sortez lourdement chargé pendant que les hommes qui offrent leur aide vous bouscule consciencieusement. Juste avant de sortir, vous cherchez une boutique pour acheter un cadeau à vos amis. Non, il n'y a pas de boutique. Vous voudriez boire un petit quelque chose. Non, il n'y a pas de café, rien qui ressemble à quelque chose de convivial. Alors une seule solution, la sortie. Enfin, dehors. Vos amis sont là, heureusement. vos amis ne sont pas là. Que faire? Vous regardez désespérément autour de vous. Hé oui! vous vous trouvez en pleine campage. Pas l'ombre d'un hôtel dans les environs. Il vous reste à vous débrouiller pour trouver quelqu'un qui va dans votre direction et si vous n'avez pas au moins quelques notions d'italien, je me demande comment vous allez faire. Mais, regardons le meilleur des cas. Vous avez quelques notions d'italien, vous trouvez quelqu'un de gentil qui accepte de vous conduire dans votre direction: la mer, la plage, le soleil et les vacances. La route est dure: 40 km environ de trous, de bosses, de voitures qui s'arrêtent brutalement sans feux arrières pour prévenir, des gens qui s'arrêtent pour discuter au milieu de la chaussée, le bas côté occupé par des moutons, des vaches qui prennent le rêle de nos cantonniers, des carrioles tirées par un cheval famélique, parfois deux chevaux dont l'un est tellement fatigué qu'il s'appuie sur l'autre, de camions poussifs et brinqueballants qui sortent d'un autre siècle. il parait qu'ils sont chinois, les phares ne sont pourtant pas bridés mais les moteurs sûrement. Des voitures vous doublent à une vitesse folle, quoi? des Mercédès dans ce pays pauvre? Oui, l'Albanie est le pays européen et peut-être au monde qui possède le plus de Mercédès. Pourquoi? Le trafic de voitures volées est intense et très lucratif. Bien entendu, si vous achetez une voiture ici, il est hors de question de sortir du pays sinon vous vous faites immédiatement confisquer votre voiture par les douaniers extérieurs sur la base du numéro de moteur ou de chassis. Donc les Mercédès entrent dans le pays mais n'en sortent plus. Je vous passe tous les aléas de ce voyage routier et vous arrivez enfin en vue de la mer et de Durres, son plus grand port. Et vous vous dites, il doit bien exister un hôtel dans ce pays.

Marie-France Darcheville

-› Probeabonnements

© newsletter Albanien: Wiedergabe von Text und Bildern in irgendeiner Form nur mit Genehmigung der Redaktion